Soutien local des producteurs

Projet expérimental Ngimbi

Avec l’aide de l’équipe partenaire locale de Orim Agro-Industrie et de l’ONUDI, l’ACADARC soutient l’expérimentation de la production locale de charbon de bois écologique à partir de bambou. Ce projet expérimental a permis l’expérimentation sur une dizaine de fours construits et adaptés lors des itérations d’essais pour ajuster le processus de coupe, remplissage des fours, cuisson, déchargement des fours et ensachage. L’objectif est d’optimiser le processus et former des maîtres carbonisateurs pour que ces connaissances puissent être ensuite utilisées pour former les membres de communautés rurales qui pourront planter, récolter et transformer le bambou en charbon de bois.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES DU PROJET

Les objectifs spécifiques du projet sont environnementaux, climatiques et sociauxéconomiques :

• En effet, en termes d’environnement, l’installation de bambouseraies pour la production de charbon de bois réduira la pression sur les forêts entourant les centres urbains, contribuant ainsi à la conservation de la biodiversité et à la réduction du taux de déforestation ;

• En termes de climat, le projet permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre à travers deux mécanismes : (1) l’augmentation du taux de séquestration du carbone par l’augmentation de la couverture en bambou et (2) la réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à la déforestation et la préservation du couvert forestier existant ;

• En terme social, le projet fournira également un revenu durable aux femmes et à leur famille qui vivaient auparavant de la coupe de forêt pour produire du charbon de bois et les détournera de cette pratique néfaste en fournissant un mécanisme durable et rentable de production de charbon de bois.

Photos de la progression du projet

Les photos qui suivent décrivent la progression du projet pilote ces dernières années.

En juillet 2018, une étude préliminaire du projet Ngimbi a été réalisée. Cette étude initiale a permis de visiter les lieux, identifier des partenaires et créer une première présentation du potentiel du projet et de ses étapes. 

C’est à ce moment que l’initiative de construction et d’expérimentation locale des fours a pris forme. La décision de ne pas importer la technologie est au coeur du plan de projet. Pour accélérer la mise en oeuvre, la visite de la plantation de Ngimbi, en cours de croissance, a eu lieu. 

La promotion du projet c’est ensuite fait à Montréal et les besoins en appui ont été identifiés pour démarrer la construction d’un premier four expérimental.

Les bambous sont reconnus être une plante à croissance rapide : un arbre grandit d’environ 2 mètres en 2 ans tandis qu’un bambou grandit de 20 mètres en 2 ans. Le Dendrocalamus Giganteus planté à Ngimbi atteint généralement sa maturité à partir de 24 mois, alors qu’un arbre a besoin de dizaine d’années pour atteindre sa pleine croissance. Le bambou pousse bien dans des sols dégradés et il se régénère (c.-à-d. prends de l’expansion horizontale) à partir de son réseau de racines souterrain (c.-à-d. le rhizome) sans nécessiter de replantation. Voici une photo prise dans la plantation de Ngimbi en 2019.

L’inventaire de la plantation ainsi que la stratégie de coupe et de reproduction sont lancés.

Les expérimentations ont eu lieu avec plusieurs conceptions de fours. Les résultats de cuisson n’ont pas toujours été à la hauteur et ne carbonisaient pas bien les bambous. Dans ces images, c’est le huitième four (modèle de 2019) qui est construit et expérimenté. Sa confection est isolée en contour par un briquetage et le chargement se fait par le haut. Dans nos prochains dessins, nous tenterons de créer une version à chargement par les deux côtés de manière à faciliter les tâches de chargement/déchargement. 

La préparation des bambous pour la fournée est une tâche qui peut prendre près de trois jours de préparation. Une machine a été concue pour aider ce travail.

Plusieurs essais de chargement du four ont eu lieu selon différents formats et configuration afin d’atteindre un rendement adéquat de carbonisation des bambous. Les maîtres carbonisateurs ont pris de l’expérience à chaque essai tout au long de l’année 2019.

Un four recouvert de terre, l’exemple du tout premier four avec une période de carbonisation d’environ 6 heures, suivie du résultat d’une fournée d’un four de conception plus moderne.

Le charbon de bois écologique est refroidi et ensuite il est ensaché prêt pour la vente.

Des briquets sont façonnés à partir de poussière de charbon de bambou que nous avons mélangé avec de l’argile et de la farine de manioc. Ces briquets s’allument plus facilement que le charbon de bois d’arbre, car la procédure de carbonisation du bambou est plus efficace. De plus, selon nos essais la cuisson est plus rapide, la chaleur dégagée est plus intense et moins nocive que le charbon de bois d’arbre.

Ici vous voyez une repousse d’un bambou coupé en octobre 2019 et qui a repoussé. Cette photo a été prise en mars 2020. Une coupe bien organisée et sélective des arbres de bambou permettrait de s’assurer de la production continuelle de charbon de bois écologique.

Le projet pilote de Ngimbi est très prometteur et démontre sa faisabilité. Merci à tous les collaborateurs de Orim Agro-Industrie et les ajusteurs/mécaniciens de Kinshasa pour une belle réussite à date.